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Les Livres-Sujets

dimanche 15 janvier 2006, par Alain Sagault


(Pour voir davantage de photos des livres-sujets, cliquez ici)

J’ai voulu créer pour ceux qui ont comme moi la passion du livre complet, texte à lire, objet à contempler et à toucher, mes rêves de livres, de très réels livres de rêve, ce que j’appelle des livres-sujets.
Je n’aime pas l’idée que le livre soit un simple objet. Comme mon ami vénitien, le peintre Franco Renzulli, qui a écrit une magnifique Déclaration des droits des meubles, je crois que les objets inanimés peuvent, pour parler comme Victor Hugo, avoir une âme.
Livre-sujet, aussi, parce que trop de livres-objets ne sont que de beaux objets, alors que ce qui m’intéresse, c’est que le livre-sujet se présente comme une entité dont le contenu et le contenant sont en harmonie, et se répondent l’un à l’autre.
Le livre peut tendre à être l’exercice créateur le plus complet possible, et mettre en jeu les cinq sens de ses lecteurs aussi bien que ceux de ses créateurs ; nous voulons que l’âme des livres prenne corps.
Des livres qui sentent, des livres qui chantent, qui frémissent sous la main, des livres câlins, d’une sensualité débridée ou d’une exubérance grenue, des livres qui nous touchent autant que - et parce que - nous les touchons.
Des livres à lire des deux mains, à lire avec tout son corps, avec tout son coeur.
Des livres à goûter, et pas du bout des lèvres, mais à pleine bouche, des livres à dévorer, et pas seulement des yeux !
En somme, des livres-objets devenant peu à peu des livres-sujets.
Car nous avons bien plus encore besoin, à l’aube du troisième millénaire, de sujets que d’objets !

LE LIVRE DU CAILLOU

Le livre du caillou, relié, dans sa sculpture-caillou

Que celui qui n’a jamais ramassé un caillou en se promenant nous jette la première pierre !
Car les cailloux sont réellement fascinants, avec leurs formes infiniment variées, et leur inaccessible intérieur...

LE LIVRE DU CAILLOU, écrit, dessiné, gravé, peint et même sculpté par Sagault avec l’active collaboration de son partenaire minéral, nous fait découvrir au fil des jours la rencontre d’un caillou et d’un homme et leur aventure partagée.

Aventure en vérité, car il s’avère bientôt que les cailloux n’ont pas qu’une face, mais mille et une, et qu’ils recèlent d’innombrables visages, mieux, qu’ils abritent des espèces « minéranimales » inconnues.
C’est ainsi que le lecteur s’aperçoit que les cailloux ont leur caractère, leurs secrets, leur mémoire incroyablement ancienne, qu’ils poussent la dissimulation jusqu’à couver parfois des oiseaux, qu’ils nourrissent opiniâtrement de très anciens rêves et qu’ils peuvent même les réaliser - si on les aide un peu...

Quand vous aurez lu L’HISTOIRE DU CAILLOU, vous saurez que les cailloux n’ont pas un cœur de pierre, et vous les verrez comme ils sont : des êtres vivants, comme vous et moi !

Deux reliures ont été créées pour LE LIVRE DU CAILLOU :

Une reliure en toile grise, incrustée d’une tranche de septaria, exécutée à 20 exemplaires numérotés par Gilbert Fabiani. Cette reliure comporte un volet en 2ème de couverture, dans lequel est glissé, imprimé sur papier "Empreinte", un texte inédit de Sagault racontant l’histoire des septaria et celle de la reliure en question, à quoi s’ajoute la légende, écrite et manuscrite par l’auteur, de la septaria incrustée sur la reliure, chaque tranche étant différente et unique.
L’exemplaire : 60 euros, plus 5 euros de frais de port.

Créée tout spécialement par l’auteur et Mauricette David, relieur, pour le coffret-sculpture du Livre du caillou,
la reliure-chemise en peau de porc grise, avec en fenêtre sur le premier plat une gravure originale de l’auteur (Le caillou, ouvert), signée et dédicacée. Cette reliure exceptionnelle a été limitée à 10 exemplaires.
L’exemplaire : 110 euros, plus 6 euros de frais de port.

Par ailleurs, deux exemplaires du coffret-sculpture du caillou, exécuté à 5 exemplaires, numérotés et signés, par l’atelier de la Réserve géologique de Haute-Provence d’après la sculpture de l’auteur, sont encore à la vente, au prix exceptionnel de 300 euros l’un.
Ils sont destinés à recevoir la reliure-chemise assortie créée pour eux.

LA VALLÉE

Un livre-sujet de Sagault et Fabiani

La Vallée, comme l’appellent en toute modestie ses habitants, c’est la vallée de l’Ubaye - depuis toujours un monde à part en même temps qu’un lieu de passage.
On a déjà beaucoup et bien écrit de ce pays singulier.
Mon envie est de partager avec qui le souhaite quelques fragments, quelques instants de la rencontre toute subjective que je vis depuis plus de vingt ans avec ce lieu à mes yeux si exceptionnel que j’en suis venu à mon tour, le considérant comme emblématique d’une certaine dimension humaine de la nature, à l’appeler, en toute simplicité, la Vallée.
J’ai voulu que ce livre, pour refléter un peu de la splendeur de son sujet, soit un beau livre, une célébration, à l’instar des ouvrages édités par Robert Morel dans la collection qui porte ce nom.
Imprimé à Venise par les soins de la Stamperia del Tintoretto, La Vallée a été tiré en Optima sur papier vergé ivoire Tintoretto de 140 grammes, à 50 exemplaires numérotés et signés, plus quelques exemplaires hors commerce.
Le livre est accompagné de deux épreuves d’eaux-fortes de l’auteur, tirées par Roberto Mazzetto, inversées et reflétées par des miroirs afin de pouvoir être vues à l’endroit et à l’envers, pour des raisons péremptoires que seuls les lecteurs de cet ouvrage ont à connaître...
20 exemplaires ont été reliés en toile par Gilbert Fabiani qui y a fixé en troisième de couverture, visible pendant toute la lecture, le relief en terre cuite vernie de la vallée de l’Ubaye créé pour la circonstance, et ainsi placé de manière à permettre au lecteur de vérifier à tout instant sur le terrain la véracité des dires de l’auteur.
Pour la première fois, vous pouvez avoir une vallée, que dis-je, la Vallée, entre les mains ! Nous osons donc espérer qu’elle ne nous restera pas... sur les bras !
Il ne reste à la vente que deux exemplaires du Livre de la Vallée...

DICTIONNAIRE D’UN HOMME MOYEN

Dictionnaire d’un homme moyen, tête en cristal
tête en cristal


Le Dictionnaire d’un homme moyen est un hommage à cet être dangereusement normal, c’est à dire composite et complexe, qui vit en chacun de nous et sans lequel il n’y aurait ni génie, ni bien ni mal...
Le Dictionnaire d’un homme moyen, ce sont donc les mots qui passent par la tête de l’homme moyen que je suis - que nous sommes tous. Et pas seulement les bons mots ! Tous ceux qui évoquent, appellent sensations, souvenirs, émotions, et même parfois, pourquoi pas, réflexion !
Bien faite ou pas, bien pleine ou pas, une tête est toujours une tête et il y passe - il s’y passe - quantité de choses, quantité de mots.
Rencontrer les miens, les explorer, les partager avec d’autres hommes moyens, c’est ce qui m’a fait écrire ce dictionnaire dont la première mouture, qui fait l’objet de cette édition, a déjà dix ans et qui, continuant de s’écrire au fil de ma vie, fera tôt ou tard, comme tout dictionnaire digne de ce nom, l’objet d’un supplément...
Venant après Le livre du caillou et La Vallée, le Dictionnaire d’un homme moyen est l’aboutissement de ma recherche sur ce que j’appelle des livres-sujets, livres dont le contenu et le contenant sont liés et renvoient l’un à l’autre, le texte s’incarnant dans une forme qui lui est consubstantielle.
Il revêt donc tout naturellement une forme de tête, devenant à la fois livre, sculpture et tableau, à mettre au mur, sur un lutrin ou un chevalet.
Il existe deux versions de cette tête, présentées chacune dans leur propre coffret réalisé par Jean-Louis Brousse et peint par l’auteur.
TÊTE EN CRISTAL, dans un coffret de 40 cm x 50 cm : l’objet de ce dictionnaire n’étant pas de rendre son auteur transparent, ce n’est ni possible ni souhaitable, mais translucide, afin que, laissant passer la lumière dans les deux sens, il puisse être à la fois verre et miroir, illuminé et rayonnant...
TÊTE EN TERRE CUITE, dans un coffret de 32 cm x 42 cm : parce que l’homme moyen, s’il est un roseau pensant, est aussi un être matériel, un être de terre ferme, cuit et recuit par la vie, masque et visage à la fois, et que le dictionnaire ne refuse ni l’un ni l’autre...
Chaque tête a été retouchée par l’auteur afin que chaque masque, cristal ou terre cuite, toujours très proche des autres, ait sa propre expression, son propre caractère. Chaque exemplaire est unique, et forme un tout indissociable dont chaque élément est numéroté et signé.

Composé en Garamond et initialement imprimé à deux exemplaires sur le papier qu’on met au fond des cageots à fruits - il s’imbibe de leurs sucs et embaume leurs odeurs -, un papier d’emballage tout indiqué pour le déballage d’un quotidien ordinaire, le Dictionnaire d’un homme moyen a été achevé à Barcelonnette le 23 mai 1999, le soleil s’étant levé à quatre heures deux et le coq ayant chanté trois fois.

La première édition de ce troisième livre-sujet de Sagault,composé, mis en page et en forme et sculpté par l’auteur, puis relié par Jean-Louis Brousse, et imprimé à Venise par la Stamperia del Tintoretto sur papier Old Mill ne comprend tout naturellement que des exemplaires de tête dont le nombre a été limité à 95, tous signés par l’auteur et le relieur.
26 exemplaires qui s’épellent comme il se doit de A à Z sont en mémoire dans la tête en terre cuite de l’homme moyen.
8 exemplaires épelés de A à H sont lisibles à travers une fusion en cristal de la même tête, réalisée à Moustiers par Marie-Odile Savigny à partir de la sculpture originale de Sagault.
Les 61 autres exemplaires sont numérotés de 35 à 95.
Quelques exemplaires dûment illettrés ont été réservés aux amis de l’auteur et seront marqués H.C..

LE LIVRE DES NUAGES
Certains des Papiers peints voyages entreront dans ce livre qui fait suite au Livre du caillou : après l’exploration de la forme fixe, la découverte des traces mouvantes de la matière instable.
Qu’est-ce qu’un nuage, sinon un voyage sur le papier peint du ciel ?
Le Livre du vent peindra l’esprit qui anime la matière.
Et le cycle s’achèvera avec le Livre des visages : je ne peux imaginer donner vie aux visages sans avoir d’abord approché de mon mieux la trinité qui les compose. Car notre visage, qui a la solidité du caillou et la plasticité changeante du nuage, est animé par notre souffle, ce vent personnel.