Exit Sarkozy.

Cette fausse couche de l’Histoire, qui restera une des pires taches faite à l’honneur de la France, nous l’avons déjà expulsée.
Et rien n’était plus beau que de contempler en direct l’échec cuisant de sa tentative lamentablement avortée pour garder un pouvoir que seul l’aveuglement coupable d’une bourgeoisie aussi rance qu’affolée lui avait permis d’atteindre.
L’exploseur explosé, quelle jouissance !
Du début à la fin d’un débat archidominé intellectuellement et moralement par son futur (très prochain) successeur, lequel, je l’avoue avec plaisir, m’a agréablement surpris, Sarkozy s’est comme prévu montré en tous points digne du mépris que toute personne un peu lucide et sensée éprouve depuis longtemps pour ce vendeur de râpes à fromage au bagout semé de minables astuces rhétoriques comme il en fleurit à la douzaine parmi les braillards avinés du Café du Commerce à l’heure de l’apéro.
Je n’ai jamais cru à son prétendu talent oratoire, Sarkozy pense et parle trop gras pour convaincre quiconque ne le suit pas par aveuglement volontaire ou inconscient, ou par simple stupidité.
Face à un contradicteur un peu sérieux, ses limites de roquet toujours au bord de céder à la rage qui l’habite apparaissent très vite, et son manque de sensibilité comme de hauteur de vue crève les yeux.
Ce qui se donne à voir dans le masque sans cesse déformé par la fureur de l’impuissant en chef, c’est l’incarnation d’une méchanceté d’autant plus dangereuse qu’elle est plus bornée. Ce type sue la haine.
Il faut dire merci à François Hollande d’avoir montré que sous sa couronne dérisoire en forme de bonnet de bouffon, le nain de pouvoir est nu : ce menteur compulsif, ce mini-cador de cour d’école qui n’a jamais dépassé le stade anal n’a rien à dire, et ne sait que projeter ses propres tares sur les autres.
Si voir Sarkozy perdre son sang-froid n’a rien pour surprendre, tant il a toujours été incapable d’exercer la moindre maîtrise sur lui-même, l’entendre traiter les autres de menteurs enchante, tant l’inconscient du pervers manipulateur le fait se décrire lui-même dans les injures qu’il prodigue à ses interlocuteurs.
Ce qui m’a toujours paru clair, et qui me frappe pour la dernière fois, tant son naufrage est évident, c’est que ce zombie n’est animé que par un dévorant amour de soi qui tourne instantanément à la haine dès que son ridicule penchant à l’autosatisfaction délirante n’est pas partagé par autrui…

Dimanche, nous tirerons la chasse.

En « l’honneur » du plus que douteux Gérard Longuet, dont le « coming out » encore chaud ne peut étonner que ceux qui ne connaissent pas l’édifiant parcours de ce nazillon, je publie aujourd’hui cette Remarque, qui attendait le moment propice depuis le 9 décembre 2010.

LIBÉRAL-NAZISME
On me dit parfois : Tu exagères, avec ton libéral-nazisme !
Un énergumène mal embouché m’a même traité de « révisionniste », en appelant aux foudres de la justice contre mes écrits « délictuels » et demandant, rien que ça, au directeur de la revue où j’avais commis ma chronique de choisir entre lui ou moi !
Le choix ne fut pas difficile…
Je persiste et signe. Je parle d’expérience. Entre onze et treize ans, à l’École Saint-Sulpice, un de mes meilleurs copains s’appelait Gérard Longuet. Il était bourré de tics et se rongeait notamment les ongles jusqu’au sang, mais je l’aimais bien.
Parti en pension à la fin de ma troisième, je l’avais perdu de vue. Je l’ai retrouvé, très peu de temps, cinq ans plus tard au Quartier Latin. Et je suis tombé de haut…
Tout comme son camarade Madelin, avant de faire la carrière sulfureuse de néo-libéral tendance mafieuse que l’on sait, ce charmant jeune homme a commencé par être l’un des plus excités meneurs du mouvement Occident.
Je le vois encore, armé d’un tuyau de plomb et littéralement assoiffé de sang, partir à la chasse aux « Rouges ». Lesquels à leur tour, j’ai pu le vérifier à leurs côtés, ne rêvaient que de massacrer les fachos !
Les uns et les autres me dégoûtaient tant que j’avais à l’époque un court moment adhéré au Centre Démocrate de l’ineffable Lecanuet, pour cause d’Europe, déjà !
Je ne me sentais rien de commun avec leurs idées et leurs actes, où la lâcheté le disputait à la violence. Ces jeunes idéologues avides de pouvoir, puis de profit, qu’ils se veuillent de droite ou de gauche, communiaient au fond dans la même religion, l’amour fanatique de la puissance, et la croyance ignoble qui veut que la fin justifie les moyens.
On ne dira jamais assez que nazisme, capitalisme à l’ancienne ou ultra-libéralisme, tous ces systèmes maffieux partagent les mêmes « valeurs » odieuses et le même substrat idéologique : règne du plus fort, compétition généralisée et de préférence truquée, culture du mensonge, apologie des gagneurs riscophiles et des jeunes loups, mépris des faibles et volonté de les exploiter ou de les éliminer, racisme tous azimuts, amour de la violence et de toutes les formes de guerre, indifférence totale à la souffrance et à la mort d’autrui, usage de la peur et de toutes les formes de torture pour maintenir l’ « ordre », confusion systématique entre la sphère publique et la sphère privée, accumulation démentielle de richesses, etc.
Ce n’est pas par hasard qu’Hitler a été du début à la fin soutenu par le capitalisme allemand jusque dans ses pires errements, qui assuraient tant de profits à ses brillants créateurs de richesses, et que les capitalistes de tout poil (y compris de nombreux américains, à commencer par Kennedy père) ont collaboré de leur mieux avec ce régime aussi inhumain qu’eux.
Il n’est pas un des principes exaltés par Hitler dans Mein Kampf qu’on ne puisse retrouver sous une forme ou une autre dans les pratiques ultra-libérales actuelles.
Vérifiez par vous-mêmes si vous ne me croyez pas. Il n’est que de se documenter un minimum, les preuves sont là, elles ne nous échappent que si nous refusons de les voir.
Voter, ça commence par s’informer.

Et en leur honneur à tous deux, je propose en avant-première aux Remarques en passant 26 l’entrée suivante :

IRRESPONSABILITÉ
La « valeur » peut-être la plus importante que partagent le nazisme historique et son avatar néo-libéral, c’est leur prétention à la plus totale immunité : libéral ou non, un nazi n’est jamais responsable des actes qu’il commet, quelque délictueux, quelque horribles qu’ils puissent être.
Son idéologie légitime jusqu’aux pires crimes : c’est pour votre bien qu’on vous tue, c’est de votre faute si l’on vous opprime. Et si le sort ayant tourné l’on instruit son procès, il s’indigne : on lui fait un mauvais procès, puisqu’il n’a fait qu’obéir aux ordres.
D’où leur si commode devise : « Il n’y a pas d’alternative », qui les dégage à l’avance de toute responsabilité et justifie les crimes les plus odieux.
Ainsi se conjuguent comme toujours la plus extrême lâcheté et la plus cynique cruauté.

Vous êtes privés de photo pour cette fois : Panache a refusé tout net de figurer sur la même page que les deux personnages que j’évoque aujourd’hui avec tant d’empathie.
Il m’a dit très exactement : « Parole d’écureuil, ces deux-là manquent par trop de panache ! »