Ce qui est merveilleux dans la détrempe à l’œuf, c’est qu’elle associe naturellement – organiquement – éclat et transparence des couleurs.
Entre le jaune d’œuf et les pigments, la lumière se joue à l’infini : répartis plus ou moins irrégulièrement, les minuscules points du pigment mettent en pleine lumière toutes les nuances possibles de leur couleur.
Ce sont à mes yeux les couleurs à la fois les plus pleines et les plus fines, des couleurs qui chantent comme un vitrail au soleil.
Elles ont quelque chose de doux et de barbare à la fois, passant d’un instant à l’autre des teintes les plus délicates aux rutilances les plus violentes.
Terribles à apprivoiser, mais regorgantes de vie. Voyez les primitifs…
C’est précisément ce que j’aime dans la tempera : c’est une peinture primitive.
Pas primaire. Primordiale.